Super Vilains

Super Vilains

Chronique BD publiée en Novembre 2024

 

Au Lycée Marie Curry d’Agneau…

Une bande d’ados, issue du même lycée, disposent de superpouvoirs improbables qui vont du plutôt drôle au carrément pourri. Ces jeunes gens, un peu mal dans leur peau, mais qui n’ont rien à voir entre eux, à part peut-être d’être tous nés il y a 17 ans, se rassemblent sous la houlette de Sandra, Wilma et Hugo, pour « faire le bien ». Débute alors, en parallèle de leurs actions protectrices, une quête pour tenter de déterminer d’où leur viennent toutes ces facultés très particulières.
 
Nous sommes tous passés, ou nous passerons tous (note à destination des plus jeunes lecteurs de ce blog), par cette phase délicate que l’on nomme « adolescence ». Elle se manifeste particulièrement par des modifications du corps avant le passage à l’âge adulte, un visage qui ressemble à une calculatrice Casio, un système pileux plus proche de la forêt vierge que d’un cours de tennis de Wimbledon et les hormones qui s’affolent dans tous les sens. C’est également une période pas évidente à passer, surtout lorsque vous n’êtes pas les plus populaires du lycée comme c’est le cas de nos héros. Les auteurs jouent à fond la carte de la parodie pour rendre notre trio gagnant drôle et attachant. N’oublions pas que l’éditeur est tout de même Fluide Glacial, une maison d’édition connue pour son humour décapant.
 

 
Ici tout le monde en prend pour son grade, qu’il soit adulte ou ado. On est loin des gens parfaits et des super-héros du MCU. C’est notamment pour cela que la BD porte ce nom. Non pas que les protagonistes soient des méchants, mais ils ne ressemblent pas vraiment aux héros made in USA. Pas de pectoraux saillants ni de sourire Ultrabright mais plutôt des ados complexés avec des pouvoirs assez pourris, c’est justement cela qui apporte un humour particulier à cet album.
 
Néanmoins, ne vous y trompez pas, les sujets traités sont sérieux. Sous couvert de dérision, Philippe Pelaez y aborde des thèmes comme le harcèlement, l’écologie ou encore l’isolement des personnes âgées. C’est assez bien joué de la part du scénariste d’aborder ces problèmes avec humour pour ne pas tomber dans la stigmatisation ou la critique rébarbative et moralisatrice.
 
Entre chaque partie de l’histoire, on retrouve des sortes de respirations qui sont aussi des synthèses de ce qui vient de se passer et introduit ce qui va arriver. Il s’agit de pages extraites du journal intime de Sandra, la gothique et scientifique du groupe. Loin d’être insipide, la façon dont elle raconte les faits est caustique. C’est une très bonne transition entre les parties et permet de passer d’un sujet à l’autre sans devoir passer par des explications fastidieuses.

 
Ici tout le monde en prend pour son grade, qu’il soit adulte ou ado. On est loin des gens parfaits et des super-héros du MCU. C’est notamment pour cela que la BD porte ce nom. Non pas que les protagonistes soient des méchants, mais ils ne ressemblent pas vraiment aux héros made in USA. Pas de pectoraux saillants ni de sourire Ultrabright mais plutôt des ados complexés avec des pouvoirs assez pourris, c’est justement cela qui apporte un humour particulier à cet album.
 
Néanmoins, ne vous y trompez pas, les sujets traités sont sérieux. Sous couvert de dérision, Philippe Pelaez y aborde des thèmes comme le harcèlement, l’écologie ou encore l’isolement des personnes âgées. C’est assez bien joué de la part du scénariste d’aborder ces problèmes avec humour pour ne pas tomber dans la stigmatisation ou la critique rébarbative et moralisatrice.
 
Entre chaque partie de l’histoire, on retrouve des sortes de respirations qui sont aussi des synthèses de ce qui vient de se passer et introduit ce qui va arriver. Il s’agit de pages extraites du journal intime de Sandra, la gothique et scientifique du groupe. Loin d’être insipide, la façon dont elle raconte les faits est caustique. C’est une très bonne transition entre les parties et permet de passer d’un sujet à l’autre sans devoir passer par des explications fastidieuses.
 

De son côté, le dessin de Morgann Tanco est plein d’humour et pas très réaliste, mais très agréable et expressif. La caricature met en exergue les caractéristiques de chaque personnage en jouant un peu sur les stéréotypes. Les clins d’œil sont nombreux et le dessinateur s’offre même un caméo dans une case de la page 44. Les couleurs chatoyantes des personnages les font ressortir sur des décors réalistes qui sont quant à eux un peu plus pastels. Cela permet de créer une hiérarchie visuelle. Le découpage des cases donne du dynamisme à l’ensemble et impulse un certain mouvement vers l’avant pour cheminer entre révélations et rebondissements divers.
 
Cette bande dessinée a été la première de Philippe Pelaez que j’ai lue, il y a déjà quelque mois, pourtant je n’avais pas encore pris le temps d’en faire une chronique alors que je l’avais vraiment appréciée, tout comme le travail de l’auteur sur d’autres œuvres. Notamment le diptyque Air avec Francisco José Porcel dans la collection Grand Angle, dont je vous parlerai je pense, lorsque j’aurai lu le deuxième tome.
 
En fait, en refermant Super-Vilains, je me suis dit qu’au vu du Cliffhanger, il y aurait surement une suite à ce premier tome, mais pour l’instant, cela ne semble pas être dans les « cartons ».

 

SUPER VILAINS

Morgann Tanco & Philippe Pelaez

56 pages – Couleurs

Date de parution : 07/09/2022

Editeur : Fluide Glacial

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