Les écrits restent…
C’est en 1996 qu’apparaissent les premiers symptômes mais c’est en 1998 que l’on diagnostique véritablement Alzheimer à Midge, la mère de Sarah. Cela donne à cette dernière, l’idée de garder les souvenirs de ses parents face à cette lente évolution de la maladie. Pendant les 6 ans qui séparent la déclaration officielle de la maladie neurodégénérative de la fin inexorable, on peut suivre l’impact sur chacun des membres de la famille. C’est un roman illustré qui traite de la transformation de la fille, de son identité propre en tant qu’adulte et qui met en lien ses relations parfois difficiles avec sa mère, même si l’on ressent énormément l’amour qu’elle éprouve pour elle. Ce livre est aussi un bel hommage rendu à son père, à sa sœur et aux autres personnes qui ont essayé de faire de leur mieux pour accompagner Midge dans la prise en soin de sa maladie.
Avec sa BD autobiographique, Sarah Leavitt nous offre un témoignage poignant de la fille d’une femme atteinte d’Alzheimer. On y découvre la lente et insidieuse évolution de la maladie avec ses mauvais moments mais aussi des périodes plus drôles. Ce n’est que 6 mois après le décès de sa mère que Sarah a décidé d’en faire un « graphic memoir », c’est-à-dire une bande-dessinée qui se base sur la vie de l’auteur et qui traite généralement d’un sujet sérieux voire dramatique. Selon les dires de Sarah, elle a écrit cette œuvre car elle voulait se souvenir de sa mère avant mais surtout pendant sa maladie.
On partage tout au long de ce roman graphique comment ce qui consume Midge, influe directement sur tous les membres de la famille. La première partie du roman pose les choses et parle des premiers symptômes, la deuxième parle du diagnostic qui est posé, de ses conséquences et de l’aggravation progressive de l’état de la mère de Sarah. Enfin, la troisième nous parle de la phase terminale jusqu’à sa disparition et du vide qu’elle laisse.
L’auteure canadienne qui nous livre ce témoignage poignant, se dit dessinatrice. D’ailleurs, elle vient tout juste de terminer une nouvelle BD qui devrait être publiée en 2017. Pour être tout à fait honnête avec vous, graphiquement, ce n’est pas ma « tasse de thé ». Je trouve les dessins trop simples presque enfantins et peu esthétiques, j’avoue. Néanmoins, je respecte la volonté de l’auteure d’avoir voulu tout gérer seule à partir de ses notes, pour conserver le maximum de souvenirs comme pour lutter contre cette maladie qui les efface progressivement. Le dessin n’est qu’un prétexte, ce qui prévaut ici, c’est l’histoire que raconte Sarah, pas la façon dont elle est illustrée. Et heureusement que le scénario est très intéressant car au niveau de la forme, ce n’est pas un album qui aurait retenu mon attention.
LE GRAND DESORDRE
Azheimer, ma mère et moi
Sarah Leavitt
127 pages – Noir & Blanc
Date de parution : 10/09/2014
Editeur : Steinkis