Le commandant Hélèna Von Krazth, digne fille de son père, ainsi que ses 3 membres d’équipage (Preston, le second, Fincher, le conseiller scientifique fan de documentaires et OTO-001, le robot non agréé) viennent de se faire voler leur vaisseau spatial par le plus redouté des pirates (avec un nom à consonance suédoise). Outre le fait que ce ne soit pas très glorieux pour un pilote et ses hommes de se retrouver sans vaisseau, cela l’est encore moins lorsque celui-ci ne leur appartient pas. Nos amis vont alors devoir se justifier vis-à-vis de Terra Incognita, leur employeur et propriétaire du dit vaisseau. Cette multinationale va alors les mettre en demeure de lui verser des sommes astronomiques en compensation ou alors de remettre la main sur son vaisseau et de le ramener au bercail.

 
J’ai eu l’occasion de découvrir l’auteur MC, par l’entremise du site projetBD.com. C’est en allant sur sa page Facebook que j’ai pu voir quelques un des dessins d’HVK, qui m’ont donné très envie de voir ce que cela pourrait donner une fois publiée. Le marketing viral de MC et Makaka, sa maison d’édition, au moment de la sortie de l’album, ont fait que je me suis allé acheter cet album rapidement. A tel point que le libraire chez lequel je suis allé n’avait même pas eu le temps de sortir les exemplaires de sa réserve. Et là en le voyant arriver avec l’objet plutôt plus petit (pas en terme de nombre de page puisqu’il comporte 64 pages) que la moyenne, j’avoue avoir eu une petite déception. C’est mon premier album Makaka, je ne sais donc pas si c’est une caractéristique de cet éditeur ou si c’est une volonté de l’auteur. Heureusement, la lecture de cette BD m’a vite fait oublier cette première impression.

 

 
Une nouvelle fois je me suis laissé tenter en ayant vu quelques dessins sur le net et non par rapport au pitch, dont je n’avais pas pris connaissance avant de l’acheter. Pourtant, lorsque j’ai commencé à lire je me suis dit : « Mince une histoire avec des pirates de l’espace » (ce qui me désole parce que je travaille moi aussi en ce moment sur un projet BD SF avec quelques pirates dans le lot)… Eh bien tant pis, je l’ai lu quand même jusqu’au bout et grand bien m’en a pris puisque je n’ai pas été déçu. Même si on y trouve des éléments classiques de la SF, cette quête pour récupérer leur vaisseau volé est amusante à lire et l’on ne s’ennuie pas. Les personnages secondaires sont plutôt sympathiques et attachants même si je dois quand même avouer que l’héroïne est un peu caractérielle sur les bords. De plus, les endroits visités sont bien trouvés et relativement variés ce qui permet à l’auteur de nous montrer ses talents de dessinateur.

 

 
Le coup de crayon de MC est semi-réaliste. Son trait est fouillé et plutôt plaisant. J’ai trouvé qu’il s’adaptait tout à fait au sujet. Bien que cela soit sa première œuvre de science-fiction, il en maitrise les codes. Les couleurs de l’artiste sont, quant à elles agréables et belles mais quelque fois un peu trop froides à mon goût, ce que je trouve dommage. Cela rappelle certes le froid de l’espace mais cela met aussi de la distance avec les décors et les personnages, ce qui peut gêner l’adhésion du lecteur. De même, le découpage des cases reste, la plupart du temps, classique, à part en de rares exceptions, comme la double page 20 et 21.

 

 
MC occupe tous les postes dans cet album (scénariste, dessinateur et coloriste), ce qui n’est pas évident mais cela lui permet d’être maître de ce qu’il veut faire. C’est son premier scénario édité, je crois, mais il a peaufiné les détails, allant même jusqu’à décrire les pièces du vaisseau spatial, sur la couverture intérieure. Loin d’une œuvre réaliste, qui se prend au sérieux, il s’agit plutôt d’une aventure de science-fiction plutôt décalée où l’humour est assez présent. On y trouve même un running gag qui a trait au combustible…

 
Je ne sais pas si cela sera un récit complet ou si en définitive il s’agira d’une série à suivre mais je pense qu’il y matière à d’autres tomes. Si cela devait être le cas, c’est avec plaisir que je les lirai.