Depuis sa ville de Montpellier, cet auteur éclectique est aussi à l’aise pour adapter des œuvres que pour les écrire. Bien qu’il officie régulièrement dans l’imaginaire, le fantastique, la SF ou encore le steampunk, il a une forte attirance pour l’histoire avec un grand H. C’est pourquoi, il vient tout juste de sortir en mars une biographie de François 1er, dans la collection « Ils ont fait l’Histoire » de chez Glénat.
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Je vous propose d’en savoir un peu plus sur l’homme et sur son parcours.

Ancien formateur en histoire du cinéma, pour plusieurs écoles audiovisuelles, Dobbs a aussi travaillé dans la publicité, dans le domaine du jeu vidéo et dans celui du jeu de rôle.
Portrait Chinois Si j’étais une planète ? Je serais Mars. Si j’étais un personnage de BD ? Je serais Blacksad. Si j’étais une onomatopée ? Rogntudjuu Si j’étais une couleur ? Je serais le noir. Si j’étais un super pouvoir ? Je serais la téléportation. Si j’étais un film ? Je serais The Big Lebowski. Si j’étais une série TV ? Je serais Twin Peaks.

 
 

 
Comment êtes-vous devenu auteur de bandes dessinées ?
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C’était une envie depuis très longtemps, j’ai pas mal rongé mon frein. J’ai commencé par être bénévole dans une association qui organisait un festival BD local dans lequel je m’occupais des auteurs. J’y ai fait la connaissance de Philippe Fenech qui débutait et nous avons commencé à monter des projets. J’ai au final travaillé avec lui au Journal de Mickey, et comme j’étais universitaire spécialiste en tueurs en série, Jean-Luc Istin m’a engagé comme scénariste pour deux biographies de serial killers : ​Ed Gein et Ted Bundy. J’ai ensuite écrit plusieurs séries pour la collection 1800 chez Soleil, puis d’autres histoires pour Ankama, Glénat et Hachette.
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Que préférez-vous dans votre métier de scénariste ?
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​Ce que j’aime c’est faire 1000 choses différentes, poser sur le papier des personnages et des récits qui sont influencés par ma culture cinématographique, et surtout travailler en collaboration avec des dessinateurs et des coloristes de talent qui font naitre la magie. Bref, faire des grosses productions western, d’histoires fantastiques, de SF ou autres mais en petit comité, et d’être toujours surpris par les rencontres éditoriales et artistiques…
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Quelle est votre méthode de travail ?
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Pour l’écriture d’une BD complète, cela peut prendre de 1 à 3 mois, selon la pagination et les autres travaux en cours. J’aime découper un album en même temps que de pondre des projets et de voir arriver les couleurs sur des pages finalisées d’un autre récit.

Les étapes sont assez immuables : d’abord un pitch et des idées en vrac avec des références, histoire de situer le concept dans le contexte. Puis un synopsis plus ou moins développé qui va vite se transformer en séquencier paginé pour voir si les moments clefs de l’histoire s’insèrent bien dans la pagination par rapport au style de dessin voulu. Ensuite un scénario complet avec découpage très cinéma de chaque page et chaque image dans celle-ci. J’aime bien livrer un script complet au dessinateur avant qu’il ne débute son travail, histoire d’avoir tous les éléments narratifs en main y compris un cahier iconographique en sus.
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Comment se déroule une journée type ?
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Il s’agit de découper les multiples taches à effectuer dans un agenda bien organisé surtout. Le matin : tâches administratives, mails, lectures, réponses urgentes, travail de retours sur les couleurs, les crayonnés, les pages etc… l’après-midi et le soir : écriture pure avec synopsis, découpage et dialogues, en switchant de projets si nécessaire. Un peu de musique me suffit pour me remettre dans le bain d’univers différents, c’est pratique.
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Êtes-vous satisfait de toutes les œuvres que vous avez réalisées ?
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Elles représentent des étapes et des rencontres dans ma vie, je ne les changerai donc pas. C’est ce qui m’a fait progresser jusqu’à maintenant même si depuis mes débuts je conserve une certaine patte personnelle sur le découpage, certains types de personnages et les transitions graphiques. Je relis peu ce que j’ai fait, mais lorsque cela arrive j’arrive à me replonger dans les moments d’écriture qui correspondaient. Une chose est certaine, je ne laisserai pas passer certaines coquilles résiduelles ou des soucis d’impressions pour obtenir un 100% de satisfaction. Le reste…
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De laquelle de vos œuvres êtes-vous le plus fier ?
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Trop difficile sur la BD comme question. Mais il va de soi que Méchants, mon livre sur les figures du mal au cinéma représente quelque chose d’autre, une somme de travail incroyable et l’aboutissement d’une thèse de sociologie mise au service du grand public (geek ou pas). J’ai mis mes tripes dans ce livre de plus de 300 pages avec une incroyable collaboration avec 50 illustrateurs, presque tous issus de la BD et du jeu vidéo. Mon idée était de faire une bible des méchants du 7eme Art, et j’espère y être parvenu à ma façon.
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Quel(s) prix récompensant votre travail avez-vous reçu ?
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Il y a tout d’abord un prix magique pour moi, c’est la réception des livres que j’ai pu écrire avant leur sortie, avec cette odeur si spécifique de l’encre que l’on respire en les ouvrant pour la première fois. Des prix plus traditionnels comme celui du festival d’Ajaccio avec Stéphane Perger, de Belgrade ou encore celui collectif pour la collection HG Wells (Prix Aventure à Valenbulles avec Chris Regnault et Mathieu Moreau) m’ont marqué, oui.
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Que pourriez-vous dire de votre dernière œuvre, François 1er ?
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Ce 25eme tome de la collection « Ils ont fait l’Histoire » (publié chez Glénat) est sorti en mars dernier et propose de plonger dans la vie de ce personnage clé de la Renaissance française. C’est une biographie écrite avec l’aide de l’historienne Florence Alazard, maitresse de conférences à l’université de Tours, et dessinée par Chaiko.

Le but de ce livre était surtout d’aller au-delà de l’image populaire du vainqueur de Marignan et de bâtisseur de châteaux afin de montrer la place des femmes dans sa vie, les trahisons et les guerres auxquelles il a dû faire face et son opposition au Parlement de Paris. Un opus guerrier mais aussi politique pour bien cerner le personnage et prolonger le récit avec un cahier pédagogique portant sur la monarchie, le pouvoir et la réforme…
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Quels sont vos projets en cours ?
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Les adaptations de la Bête Humaine de Zola avec Germano Giorgiani et de Nicolas Le Floch de Jean-François Parot avec Chaiko vont être publiées courant 2018 chez Hachette. Beaucoup de projets 2019-2021 sont en cours d’écriture, notamment dans le genre historique, polar, western et surtout SF…