Un jour j’irai à New York avec toi…
Nuit noire, sous une pluie battante, Leto et sa coéquipière Hanna sont appelés sur les lieux d’une prise d’otage en plein Manhattan. L’homme a été piégé par les Cruzaders, une bande de religieux intégristes, qui l’ont saoulé et drogué avant de lui faire avaler une capsule de Barium afin qu’il explose en faisant un maximum de victimes. Ne voulant pas mourir en Kamikaze, il a décidé de prendre en otage un enfant pour obliger les forces de l’ordre à désamorcer la bombe qu’il a ingérée. Nos deux héros sauvent le jeune garçon mais pas le preneur d’otage et repartent aussi sec vers une nouvelle scène de crime, celle d’un mystérieux homicide…
C’est tout d’abord la couverture avec un véhicule volant, à la blade runner, et les couleurs électriques qui ont attiré mon attention, dans une newsletter de Glénat. Interpellé ensuite par le titre mystérieux et plein de promesse, j’ai eu envie de lire le pitch sur le site de l’éditeur. Assez rapidement après son achat, j’ai commencé à lire cet album mais j’ai mis plusieurs semaines pour écrire cette page (en général, si un BD me plait, il ne se passe que quelques jours entre le moment où je la lis et le moment ou j’écris la chronique). J’avais besoin de prendre du recul et de relire une deuxième fois cette bande dessinée que j’ai globalement appréciée mais pour laquelle ma première impression était mitigée. En effet, c’est une BD qui à mon sens mérite une deuxième lecture pour vraiment se positionner car elle aborde beaucoup (trop ?) de préoccupations d’actualités comme les déréglements climatiques, la surpopulation, les clivages sociaux, l’intégrisme religieux…, sous couvert de divertissement.
L’univers de Science-Fiction ultra-classique se démarque par un style graphique et un découpage à mi chemin entre comics et Bd franco-belge, ce qui la rend dur à classer. Le scénario est bien construit et le rythme du récit laisse peu de place aux temps morts. Mais les personnages sont légèrement caricaturaux (le flic un peu bourru au passé mystérieux et la fille au caractère bien trempé qui est éprise de son coéquipier). Cela n’empêche pas le duo de bien fonctionner notamment parce qu’il est sympathique et donne envie de suivre ses pérégrinations. De plus, il semble que dans cette première partie du diptyque, on ne fait qu’effleurer le background de Leto qui, d’après la fin du tome, pourrait réserver quelques surprises…
Les 2 auteurs, Nykko et Bannister sont plutôt coutumier des séries jeunesse mais cette fois, ils nous entrainent dans un thriller avec une vision post- apocalyptique de New-York. D’après le petit making-off que l’on trouve à la fin de l’album, les 2 compères se sont pas mal documentés sur la « grosse pomme » et ses quartiers. Ils se sont même rendus sur place pour s’imprégner des lieux et prendre des tas de photos pour construire l’ambiance et les décors de ce New-York de 2201. Le dessinateur a apporté aussi un soin particulier aux accessoires et autres véhicules volants.
Le coup de crayon de Bannister est efficace au demeurant. Irréprochable sur les décors sous la pluie et éclairés au néon, dans une nuit sans fin. Il est un peu plus brouillon en ce qui concerne les visages qui semblent un peu bâclé et lors des effets de mouvements durant les combats. Certaines cases/plans quasi cinématographiques des décors donnent du contraste et du volume à l’œuvre, renforcées également par de belles couleurs qui électrisent l’ambiance. On retrouve aussi des dialogues assez punchies, bien que certaines bulles auraient mérité d’être un peu plus grandes.
Bref, vous l’aurez compris, si je n’attendrais pas la fin de ce diptyque avec impatience en « rongeant mon frein », c’est quand même avec plaisir que je la lirai.