Les maîtres du temps…
Avant de quitter Perdide, Max un contrebandier au grand cœur essaye de convaincre ses amis, Martha et Claude de venir avec lui le temps de la mauvaise saison. Ils déclinent l’offre mais donnent tout de même à l’homme un petit émetteur-récepteur afin de communiquer avec lui de manière quasi instantanée, quelle que soit la distance. Peu de temps après alors qu’ils sont occupés dans les champs, une nuée de frelons mortels les attaquent. Le mari meurt mais Martha arrive à s’échapper en emmenant avec elle leur fils, Claudi. C’est en essayant d’échapper aux insectes géants, qu’un accident se produit et que Claudi se retrouve orphelin, sur Perdide. Face à la nature hostile de la planète, l’enfant se retrouve perdu avec pour seuls amis, un animal domestique et un transmetteur en forme d’œuf…
Ce n’est pas le roman de Stefan Wul mais le dessin animé « les maitres du temps » de René Laloux qui m’a fait découvrir l’orphelin de Perdide. Cela doit être l’un des premiers films d’animation que j’ai vu dans ma jeunesse. Si je m’en souviens encore aujourd’hui, c’est peut-être parce que le dessinateur en était Jean Giraud alias Moebius ou alors parce que les frelons tueurs m’avaient fortement impressionnés à l’époque. En tout cas en le revoyant bien des années plus tard, c’est surtout la fin un peu particulière et précipitée qui m’a laissé une drôle d’impression. C’est pourquoi, lorsque j’ai vu dans les rayons de mon libraire « préféré », cette nouvelle adaptation graphique d’un des romans les plus connus de Wul, je n’ai pas hésité longtemps avant de l’acheter, trop curieux de découvrir cette version.
C’est tout d’abord avec Ankama, que Comix Buro avait commencé à publier la série des adaptions d’un certain nombre de romans de Stefan Wul. Néanmoins, Olivier Vatine et son Comix buro ont décidé de continuer l’aventure chez Glénat avec ce roman de 1958. Je n’ai pas encore lu cet ouvrage mais je le lirai surement, comme j’ai pu le faire après coup pour la peur géante, afin d’apprécier les différences entre l’adaptation et l’œuvre originelle. Il n’en demeure pas moins, que j’ai été captivé tout au long de ces 2 tomes par la façon dont Régis Hautière a mis en scène les différents personnages et les a intégrés à l’univers. Même si je connaissais la « chute » de l’histoire, j’ai trouvé originale la façon dont l’auteur nous emmène jusqu’à la conclusion de l’aventure tout en maintenant l’attention du lecteur. Ce qui ne gâche rien, les auteurs se permettent même un clin d’œil à Jean Giraud / Moëbius, en appelant « L’INCAL », le bar de la planète Devil Ball, dans le 1er tome.
Le premier tome pose les personnages et se centre sur le petit Claudi alors que le deuxième l’abandonne presque complétement pour mettre à l’honneur Max, Belle et Silbad. On tremble pour l’enfant qui se retrouve parachuté dans un milieu hostile, dans la première partie alors que l’on s’interroge plutôt sur le sort de « l’équipe de sauvetage », dans la deuxième. C’est cet aspect que j’ai beaucoup apprécié ici. La narration nous amène doucement mais inexorablement à comprendre ce qui se passe et comment on y est arrivé, en quittant l’objectif initial pour mieux y revenir. Bien que le personnage de Max soit un peu stéréotypé (le contrebandier au grand cœur, à l’instar du grand Han Solo), ce n’est pas trop gênant. De plus, la plupart des protagonistes sont plutôt sympathiques et attachants, ce qui donne envie de les suivre tout au long de ces 2 volets.
En fait, un autre élément qui m’a fait acheter cette série, c’est aussi la couverture, et quelques pages feuilletées, du 1er tome. J’ai été conquis par le coup de crayon et les couleurs du dessinateur espagnol, Adriàn Fernández Delgado. Avec un trait à la fois rond et anguleux, l’artiste nous propose sa propre version très réussie, de ce space opera. C’est une nouvelle jeunesse pour ces personnages de roman qui sont dépeints avec un graphisme très original et actuel. Le découpage dynamique des cases, couplé aux dessins nerveux de l’auteur renforcent l’impression de dynamisme du récit. Tout s’enchaine très bien. C’est une histoire riche en émotions et en péripéties. De même, le travail sur les couleurs est lui aussi très esthétique et adapté, donnant des ambiances différentes en fonction des environnements.
Bref, c’est un bon diptyque que je vous conseille de vous procurer. Je ne doute pas que vous passerez vous aussi un bon moment à sa lecture.
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