Ramirez fait son cinéma…
Jacques Ramirez est une pointure dans son domaine : la réparation d’aspirateur. Rapide et efficace, il est très apprécié de la plupart de ses collègues de la société d’appareils électroménagers, Robotop à Falcon City, dans l’Arizona. En 1987, deux malfrats Mexicain font 800 Miles pour venir rapporter un mixer encore sous garantie, au Service Après Vente de Robotop. C’est alors qu’ils aperçoivent par hasard dans les locaux de l’entreprise, notre génial réparateur. Immédiatement, ils pensent reconnaitre, en lui, le légendaire et cruel assassin Mexicain qui avait disparu depuis de nombreuses années après avoir trahi le cartel… Ah oui, un dernier petit détail Jacques est muet…
La double-vie d’un réparateur d’aspirateur / tueur, ce n’est pas forcément ce que l’on s’attend à trouver dans un cartel Mexicain et pourtant, c’est ce que nous propose Nicolas Petrimaux pour sa première réalisation en tant qu’« homme orchestre » puisqu’il est à la fois scénariste, dessinateur et coloriste sur cet album. Le pitch accrocheur donne tout de suite le ton de cette aventure (« Et si derrière la légende du pire assassin mexicain… Se cachait le meilleur expert en aspirateurs de tous les temps ? »). De part le nom (« Il faut flinguer Ramirez ») et l’univers un peu déjanté, on ne peut s’empêcher de penser aux films de Robert Rodriguez ou de Quentin Tarantino. Mais on pourrait aussi citer le producteur Jerry Bruckheimer et ses films bourrés d’actions et d’explosions dans tous les coins, comme source d’inspiration.
Avec sa moustache et sa coupe afro, notre héros attire d’emblée la sympathie du lecteur. Les autres personnages quant à eux sont également attachants. Le shérif a vraiment l’air à côté de ses pompes et « les méchants » bien que cruels sont tout de même cool. Les 3 premiers chapitres de l’acte 1 portent des noms évocateurs et quelque peu caricaturaux : « Muet comme une tombe », « Doux comme un agneau » et « Blanc comme neige ». Ils semblent caractériser notre héros, Jacques Ramirez. Mais est-ce véritablement le cas ? Seule la fin de ce tome pourra nous éclairer sur ce sujet…
Nicolas Petrimaux réalise une œuvre hybride qui oscille entre style Franco-Belge et style Comics. On retrouve les traits semi-réalistes de la BD européenne ainsi que le découpage des cases et des planches à l’américaine avec une manière quasi cinématographique. Le coup de crayon est efficace, les couleurs sont lumineuses et gorgées de soleil. Les décors sont hollywoodiens et les scènes d’actions en cinémascope. Bref vous l’aurez compris, j’ai été conquis.
Je pense que je relirai avec joie cette BD dans quelques semaines et que j’y découvrirai certainement d’autres petits clins d’œil à la pop culture des années 80s’. L’album en est rempli comme par exemple le moustachu à chemise hawaïenne au téléphone avec son ami Higgins rappelant un certain « Magnum », le duo de braqueuses façon « Thelma et Louise » ou encore les fausses pubs vintages, un peu caricaturales à la Verhoeven (dans son robocop). Mais ce sont aussi des références plus actuelles comme le dessin d’enfant de ramon qui m’a fait penser à un portrait robot de Heisenberg dans Breaking Bad ou des références tirés du monde du jeux vidéo dont l’auteur est issu.
Avec un pitch super original, un récit plein d’humour, des dialogues ciselés, des cases et des planches à couper le souffle et un marketing au top, cette première bande-dessinée en solo de Nicolas Petrimaux est vraiment l’une des sorties les plus réussies de cette année.
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