A la recherche du Grimoire perdu…
Nuwan est un jeune marmiton au service d’un mage de grande renommée. Son rêve est de devenir le premier mage-cuisinier de l’histoire. Lerëh, une des 3 élèves du maître, qui s’est pris d’affection pour notre jeune héros, va lui apprendre en secret à lire et écrire pour qu’il parvienne un jour à atteindre l’objectif ambitieux qu’il s’est fixé. Un soir où il s’est retrouvé seul à la fin d’un de ces cours privés, notre jeune commis va essayer de déchiffrer un très vieux livre sur un pupitre dans la bibliothèque. C’est alors que les pages de ce puissant et très convoité grimoire magique vont s’effacer, pour s’inscrire en lui…
L’une des choses que j’attends dans une bande dessinée, c’est qu’elle me fasse rêver, voire qu’elle m’emmène dans un monde imaginaire qui me change les idées et stimule ma créativité. C’est pour cela que j’ai accroché tout de suite à Lanfeust, qui m’a happé dans son univers. C’est d’ailleurs un peu grâce à Christophe Arleston et son héros que je me suis remis à lire de la BD, il y a quelques années (alors que pendant 15 ans je n’avais plus ouvert un album). En fait, j’ai découvert par hasard, un jour, 2 coffrets contenant les 8 premiers tomes de Lanfeust de Troy et c’est à partir de là que je suis « retombé dans la marmite ». Dans un premier temps, j’ai commencé par finir la série puis à enchainer sur Lanfeust des étoiles pour « décrocher » après quelques tomes de Lanfeust Odyssey et rediversifier mes lectures illustrées. Néanmoins, je suis revenu sans hésiter sur la valeur sûre qu’est Christophe Arleston lorsque j’ai appris qu’il sortait un nouvelle série dans une nouvelle maison d’édition dédiée aux mondes de l’imaginaire et dont il était le directeur éditorial.
Les premiers dessins ainsi que le pitch qui ont été « teaser » sur les réseaux sociaux pour accroître l’envie dans l’esprit des futurs lecteurs, ont totalement fonctionné sur moi… Je ne m’en cache pas, j’attendais avec impatience cette bande dessinée et je n’ai pas été déçu. Que ce soit par les dessins d’Olivier Boiscommun dont j’avais déjà beaucoup apprécié le coup de crayon sur le diptyque Le Règne avec Sylvain Runberg ou alors l’histoire de Christophe Arleston qui pose les bases de ce nouvel univers baroque mêlant humour et magie. Cet album tant attendu par beaucoup de gens, tient à mon sens toutes ses promesses. Il nous présente une galerie de personnages haut-en-couleurs dont certains sont des humains, d’autres des animaux, certains sont attachants et d’autres plus détestables, ce qui cristallise les sentiments des lecteurs. De plus, le récit, plein de rebondissements, est assez efficace, avec son lot de révélations.
Le style « Fantasy » utilisé ici par Olivier Boiscommun est à la fois fluide et fouillé dans ses décors. Il est rehaussé par les belles couleurs de Claude GUTH, un vieux complice du scénariste. Le propre d’un bon dessinateur est de savoir s’adapter à son histoire et d’avoir plusieurs styles qui lui permettent de varier ses créations, sans que cela soit déroutant. Cela démontre la faculté qu’a l’auteur de pouvoir se renouveler et répondre à la demande. C’est un peu le cas dans cet album où le trait semi-réaliste d’Olivier Boiscommun est plus « convenu » (par rapport à d’autres œuvres de l’artiste). Ne nous voilons pas la face, l’objectif devait être de séduire le plus grand nombre pour avoir un succès commercial afin de donner la possibilité à cette toute nouvelle maison d’édition de se lancer « en fanfare ». C’est le jeu de tous les acteurs de ce secteur que d’avoir des titres qui « cartonnent » afin de pouvoir disposer du financement nécessaire pour étoffer leur catalogue et c’est tout à fait normal.
Pensé sous forme d’une trilogie d’heroic fantasy, le scénariste n’a pas exclu le fait de continuer à développer son univers si le succès était au rendez-vous. En attendant, les nombreux personnages attrayants ainsi que le cliffhanger de fin de tome, captivent et entretiennent l’envie de lire la suite. Il est juste à regretter que ce premier album soit un peu trop rapidement englouti, ce qui laisse le lecteur sur sa faim en attendant la sortie du tome 2 qui n’est pas annoncé avant septembre 2020.
Pour patienter, une de mes prochaines lectures de cette maison d’édition sera sûrement « Dragon & Poisons » qui est déjà dans ma PAL (dont voici la liste non exhaustive et évolutive sur le site senscritique).
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