HK for ever…
Jin Ha est une jeune diplômée d’art martial de 21 ans, fascinée par la magie du cinéma et toute juste sortie de la grande école de Kung-fu de la province chinoise de Henan. Grâce à la recommandation de son ex-formatrice, Madame Ma, Jin va débarquer à Hong-Kong se présenter chez Golden Path, un des studios de cinéma d’action les plus en vogue des années 80-90. Engagée par Shimo Hueng, sur le film « opération Alpha », où il officiait en tant que réalisateur, Jan va réaliser son rêve de devenir cascadeuse. C’est sa première rencontre entre elle et quelques acteurs à succès du cinéma hongkongais des années 90 qui va lancer sa carrière et changer sa vie…
J’avoue que je n’avais jamais entendu parlé de Baptiste Pagani avant d’acheter l’album. Ce n’est pas vraiment son coup de crayon qui m’a fait « rêver » mais plutôt le pitch original qui a attisé ma curiosité. Puis, c’est cette histoire sur les coulisses pas forcément reluisantes du cinéma d’action des 90’s ainsi que la destinée de Jin Ha, jeune cascadeuse idéaliste qui va découvrir les « 2 faces d’une même pièce », qui m’a passionné. Certains personnages à l’instar de Jin sont plutôt sympathiques et touchant pendant que d’autres comme Monsieur Weing sont assez détestables.
Quand je dis que le style graphique de Baptiste Pagani n’a pas été décisif dans le choix de l’album, il ne m’a pas rebuté non plus et s’est avéré totalement adapté à la narration. Son style assez rond, un peu « manga », permet de ne pas rendre trop réaliste cet album sur l’envers du décor des films d‘action, qui aurait pu paraitre trop documentaire. Parce que oui, on en apprend sur les ficelles du métier de cascadeur mais aussi sur les conditions de travail assez dures des acteurs du cinéma d’action asiatique de cette période (bien que j’en avais une petite idée, connaissant un peu l’histoire et les films de Jackie Chan, rebaptisé ici Eagle Chan). Par contre, en tant qu’européen, je ne connaissais pas vraiment les nanars à petit budget, tournés pour le marché Chinois, par des producteurs peu scrupuleux. Pourtant c’est une réalité que ce marché parallèle où sévissent les acteurs US de seconde zone ainsi que les acteurs et cascadeurs chinois surexploités avant d’être jetés comme des kleenex au moindre coup dur. Le « Golden Path » ne l’ai pas pour tout le monde.
J’ai beaucoup apprécié cet album truffé de références et de clin d’œil à ces films d’actions hongkongais de mes « années lycée ». Même si le sujet traité se rapproche d’un drame sur le destin brisé de certaines stars montantes du cinéma d’action de cette époque-là, l’humour permet de dédramatiser un peu. La fin ne fait pas pleurer dans les chaumières et laisse plutôt une bonne impression d’ensemble. A intervalle régulier, on peut découvrir des pages sous forme de « tips » pour les cascadeurs en herbe et des affiches de vrais-faux films. D’ailleurs, pour les personnes qui voudraient approfondir le sujet, Baptiste Pagani propose une filmographie sélective de films les plus représentatifs de la période faste du cinéma d’action Hongkongais.
Encore une très bonne découverte du label 619 de chez Ankama, gage de qualité et d’originalité dans le monde de la bande dessinée. Un bel hommage à une époque révolue où les films utilisaient les astuces et chorégraphies pour créer de la magie plutôt que les effets numériques hors de prix.
THE GOLDEN PATH
Ma vie de cascadeuse
Baptiste Pagani
192 pages – Couleurs
Date de parution : 11/01/2019
Editeur : Ankama
Label 619
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