Laisse pas trainer ton fils, si tu veux pas qu’il glisse…
Pour résumer, Black et le suprême Mortamère, sont deux jeunes gens issus du 93 qui viennent squatter des planches tout droit sortis des univers imaginés par les plus grands noms de la BD comme Edgar P. Jacobs, Philippe Druillet, Jean Giraud / Moebius, Enki Bilal, André Franquin et bien d’autres encore.
Cela fait très longtemps que je n’avais pas écrit une chronique pour ce blog, non pas que je n’en avais pas envie, mais plutôt que je n’en avais plus pris le temps, préférant lire des ouvrages plus professionnels que récréatifs et trop occupé à écrire pour les autres plus que pour moi. Néanmoins, j’ai décidé qu’en 2024, cela allait un peu changer, je vais essayer de reprendre certaines activités personnelles comme l’écriture de chroniques pour ce blog et de nouveaux projets BD.
Pour en revenir à l’intégrale qui nous occupe aujourd’hui, elle met en scène 2 hurluberlus un peu vénères, mais terriblement attachants nés de l’esprit prolixe de Pixel Vengeur au début des années 2000. Comme beaucoup de ses pairs, il s’est essayé à différents domaines comme le jeu vidéo, ce qui lui a permis de développer un style et une méthode basés sur l’utilisation exclusive de l’ordinateur avant de revenir à ses premières amours que sont l’illustration et la bande dessinée, avec ces nouvelles techniques apprises. Pixel, de son vrai nom Benoît S, utilise l’humour et un ton décalé pour transmettre ses idées. D’après son propre aveux, l’auteur a trouvé assez simplement ses personnages de Black et le suprême Mortamère, qui se sont imposés à lui comme une évidence, lui qui est un grand fan devant l’éternel de Edgar P. Jacob et de NTM.
D’un point de vue scénaristique, Il n’y a pas vraiment de suite entre toutes les histoires. Peut-être parce qu’à l’origine les 2 personnages étaient prépubliés dans les pages du magazine Psikopat et que le concept de base de ces 2 protagonistes est de mettre le DAWA dans les univers des grands auteurs de BD, de manière parodique pour leur rendre hommage. Les 2 premiers tomes ont été publiés aux éditions Le Cycliste qui a déposé le bilan avant la publication du tome 3. Cela n’a pas empêché le 3ème opus de voir le jour, mais chez un autre éditeur, en 2010.
Le coup de crayon de Pixel Vengeur s’adapte au style des œuvres et des artistes qu’il reproduit bien que les personnages de Black et le supême Mortamère, quant à eux ne varient pas graphiquement d’une histoire à l’autre. Les détails des décors et les couleurs correspondent à l’esprit des BD parodiées. Ce ne sont pas simplement des œuvres européennes que l’on retrouve ici, mais l’auteur s’intéresse aussi aux comics notamment les œuvres de superhéros. On y retrouve des références à Spiderman, au surfeur d’argent ou encore au Judge Dredd. En plus du contenu des 3 tomes, on y retrouve un tome 4 basé sur l’univers Manga, une aventure nommé Cowboy hip-hop, des histoires parues dans le magazine psikopat et une galerie de dessins et de couvertures, en bonus.
Cette intégrale de belle facture est éditée aux éditions Rouquemoute, une maison d’édition indépendante et nantaise dont la ligne éditoriale expérimente le champ de l’humour tant sur le fond que sur la forme. Une BD à lire avec plaisir et à prendre comme il se doit, au second degré.
BLACK ET SUPRÊME MORTAMERE
…L’intégrale de sa mère
Pixel Vengeur
264 pages – Couleurs
Date de parution : 19/04/2019
Éditeur : Rouquemoute
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