Jacques Lamontagne

Son actualité est marquée par l’excellent premier tome de Shelton & Felter qui vient de paraître aux éditions Kennes et qui est déjà un succès tant auprès des critiques que du public. A l’origine, ce projet a été initié en 2007. A cette époque, il en était le scénariste et c’est un autre qui devait donner vie à ces 2 personnages. Malheureusement, les obligations artistiques de l’auteur sollicité l’on empêché d’aller plus loin que les travaux préparatoires. Après avoir subi plusieurs faux départs, c’est finalement Jacques Lamontagne qui décide de s’occuper lui-même du dessin pour faire aboutir son œuvre presque 10 ans après.

Je vous propose d’en savoir un peu plus sur l’homme et ses différents « métiers ».

Jacques Lamontagne a travaillé durant presque 25 ans comme illustrateur publicitaire. Il s’est lancé dans la folle aventure de la BD à l’âge de 44 ans et ne le regrette aucunement.

Portrait Chinois Si j’étais une planète ? Je serais la terre, elle a parfois un sacré caractère mais sait se montrer généreuse quand on la respecte Si j’étais un personnage de BD ? Je serais Tryphon Tournesol, car je vis parfois un peu trop dans ma tête ce qui me rend drôlement étourdi. Si j’étais une onomatopée ? Je serais Pouettttt, parce que ça me fait rire. Si j’étais une couleur ? Je serais le vert, comme la nature. Si j’étais un super pouvoir ? Je serais le don de raisonner les têtes de linotte que sont certains dirigeants de ce monde. Si j’étais un film ? Je serais le diptyque « La gloire de mon père » / « Le château de ma mère«  Si j’étais une série TV ? Je serais Mission Impossible, la série des années soixante

Comment êtes-vous devenu auteur de bandes dessinées ?

Le monde de la BD a toujours exercé un puissant pouvoir d’attraction sur moi, aussi bien comme lecteur que comme dessinateur. Cet appel s’est fait encore plus fort au début de la quarantaine. Je me suis dit que c’était là ou jamais. J’ai donc envoyé quelques dossiers aux éditeurs ce qui a débouché en une signature avec les éditions Soleil. Les projets se sont enchainés rapidement. Je me suis mis également à l’écriture car cette facette de la création me plaisait beaucoup.
 
De laquelle de vos activités vous sentez-vous le plus à l’aise ?

Difficile à dire. En fait, je suis un travailleur acharné alors l’aisance n’existe pas vraiment pour moi quelle que soit l’activité que j’exerce. Je suis un éternel insatisfait.
 
 

Quelle est votre méthode de travail ?

Je travaille par étape pour la réalisation de mes planches. J’aime bien préparer quelques crayonnés à l’avance pour ensuite me consacrer uniquement à l’encrage. L’écriture, elle, se fait surtout les week-ends. Ma technique varie d’une série à l’autre. J’aime bien faire de tous petits crayonnés pour mettre en place mes cases. Une fois satisfait de ce premier jet, je numérise cette esquisse et l’imprime en bleu pale, en l’agrandissant sur un format A3. Je repars de cette impression bleue et je retravaille par-dessus au crayon en précisant tous les détails. Par la suite, c’est l’encrage sur la table lumineuse.
 
Comment se déroule une journée type ?

Le matin tôt (6h30) je réponds à mes mails. Ensuite, je vais flâner un peu sur le net, je lis l’actualité. Je commence à vraiment travailler autour de 7h00. Là, tout dépend sur quoi je dois bosser. Chaque journée a sa propre routine selon les besoins du moment.
 
​​
Êtes-vous satisfait de toutes les œuvres que vous avez réalisées ?

La satisfaction est très rare chez moi. Je me remets toujours en question en tentant d’améliorer mon travail. Sur un album entier, il est très rare qu’une planche complète me satisfasse. Quelques cases peuvent me plaire, mais rarement plus. La BD ce n’est pas que le dessin, c’est un tout et si la narration est efficace, elle aide à faire pardonner les quelques fautes graphiques.

De laquelle de vos œuvres êtes-vous le plus fier ?

J’aime bien mon diptyque Van Helsing contre Jack l’Éventreur. Celui-ci est venu apaiser mes inquiétudes comme scénariste. Auparavant, je souffrais du syndrome de l’imposteur, me considérant avant tout comme un dessinateur qui tentait d’écrire. Le prix que cette série a gagné m’a fait réaliser que mon travail d’écriture était valable. Il y a aussi ma nouvelle série Shelton et Felter. Les bonnes critiques qu’elle récolte depuis sa sortie me réjouissent grandement.
 
Quel(s) prix récompensant votre travail avez-vous reçu ?

Depuis le début de ma carrière j’ai bien reçu quelques prix à gauche et à droite en reconnaissance de mon travail comme dessinateur ou scénariste. J’attache une importance modérée à ces récompenses dont je ne me souviens pour la plupart du temps plus des noms. En fait, j’ai une très mauvaise mémoire à ce niveau. Les prix c’est bien, mais le retour des lecteurs, ces marques d’affections pour mes albums, c’est ce qui me fait le plus plaisir. Quand un(e) lecteur(trice) me remercie parce que pendant une heure, je lui ai fait oublié ses soucis , c’est le plus beau des compliments.
 

 
Quels sont vos projets en cours ?

Dès que le tome 2 de Shelton et Felter sera terminé ( mi-octobre 2017) je commence une nouvelle série western chez Dupuis, Wild West avec Thierry Gloris au scénario. J’écris également le scénario du Manoir Sheridan, dessiné par Ma Yi, qui paraîtra aux éditions Glénat.
​

Toutes les images sont la propriété de Jacques Lamontagne. Elles sont publiées sur cette page avec son aimable autorisation.